D&D n°783 – Bondieuserie

 

« Le Moineau de Dieu » de Mary Doria Russell

Vous commencez à me connaître, j’ai mauvais caractère mais je m’efforce de garder l’esprit ouvert et de prendre l’avis des autres (gentils libraires et aimables blogueurs). Alors j’achète des pavés, que j’ai souvent du mal à finir. Voir le billet précédent.

Ce bouquin-là est également unanimement considéré comme un chef d’œuvre incontournable, qui a gagné plein de prix à la fin du siècle dernier. Dont acte. Ce qui devait arriver arriva : je coince et m’arrête à la moitié environ, page 251.

L’auteur est une maline, elle utilise un procédé rarement employé : commencer par la fin. Une expédition financée par les Jésuites sur une planète proche s’est très mal terminée et le seul survivant est un prêtre torturé qui aurait tué et se serait prostitué. Boum. Puis on entrelarde le passé, l’origine de cette expédition, la rencontre de tous ces héros et héroïnes sympathiques, avec le présent du prêtre en grande souffrance physique et morale. Par un deuxième procédé, beaucoup plus courant, le lecteur est tenu en haleine par la divulgation, par toutes petites touches, de ce qu’il s’est vraiment passé. Alors forcément c’est longuet, hein, les circonvolutions psychologiques des unes et des autres, les considérations philosophiques de chaque idée ou décision, la révélation métaphysique des événements, etc.

Mais j’ai abandonné parce que l’essentiel du bouquin, le fond, est de prouver l’existence de Dieu, ou en tout cas la beauté de la Foi. Alors, je ne sais pas vous, mais je n’achète pas un bouquin de SF pour y lire l’apologie de la Compagnie de Jésus qui, malgré ou grâce à ses défauts assumés, serait le plus extraordinaire et fascinant des ordres religieux.

Alors oui je n’ai pas de patience, je n’ai fait qu’entrevoir le pourquoi de l’échec et du comportement du curé, un excès d’humanisme appliqué à des non-humains ou quelque chose comme ça, parabole ( !) des relations entre deux civilisations. Mais trop de bondieuserie pour moi, excusez.

2 réflexions sur “D&D n°783 – Bondieuserie

Répondre à bademoude Annuler la réponse.